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pulaire que le président, un moment où le président sera moins populaire que l’assemblée. Enfin il y avait une seconde assemblée nommée pour six ans, renouvelable par tiers tous les deux ans, et il n’était pas moins nécessaire que ce renouvellement coïncidât avec celui de la Chambre des représentants. De cette façon, on évitait que le Sénat pût se prétendre plus populaire que la Chambre des représentants, ou que la Chambre des représentants, renouvelée par l’élection, se crût ou se dît plus populaire que le Sénat.

Telles furent les raisons qui firent décider que le renouvellement de la Chambre des représentants aurait lieu tous les deux ans. Deux législatures correspondent ainsi à la durée d’une présidence, et il y a tous les deux ans un renouvellement partiel du Sénat qui coïncide avec le renouvellement de la Chambre, et assure le rajeunissement de la première assemblée. On ne manqua pas d’accuser la Convention de créer une oligarchie. L’expérience a prouvé que cette durée de deux ans était trop courte. La Chambre des représentants, qui n’a pas le temps de prendre racine dans le pays, n’approche jamais de la popularité du Sénat. En Amérique on est arrivé à résoudre ce problème, de mettre l’aristocratie naturelle au premier rang, et de lui donner l’influence et la popularité. On s’occupe en Amérique de ce que fait le Sénat, comme en Angleterre de ce que fait la Chambre des communes ; et une des causes de la faiblesse relative de la Chambre des représentants, c’est la courte durée de ses fonctions ; c’est là, du moins, l’opinion des hommes qui connaissent le mieux les États-Unis.