Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/369

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une seconde objection, c’est qu’il est impossible qu’une assemblée vote toutes les lois qu’on lui présente dans une année. On lui ôte le temps de l’étude et de la réflexion.

Une troisième objection, ce n’est pas la moins grave, c’est qu’en règle générale, une Chambre nouvelle aime à défaire l’œuvre de ses devanciers ; on a ainsi une extrême mobilité de législation. Enfin, avec des élections trop fréquentes, on arrive à des résultats politiques détestables. Les gens tranquilles sont fatigués par ces élections perpétuelles et deviennent indifférents. D’un autre côté, comme chaque année on peut s’emparer de l’influence et du pouvoir, les coureurs d’élections s’occupent sans cesse de tenir l’opinion en éveil, et entretiennent dans le pays une fièvre continuelle. Il est sans doute très-bon d’avoir un peu de cette agitation qui force à étudier les questions politiques et qui empêche un pays de s’engourdir, mais il est mauvais d’en avoir trop. Entre la fièvre et la léthargie, il y a la santé.

La question, du reste, n’était pas simple ; il ne s’agissait pas seulement de choisir ce qui semblait être en théorie la meilleure organisation d’une Chambre de représentants. Dans une république où tous les pouvoirs sont électifs, il faut que ces pouvoirs soient en rapport de durée les uns avec les autres. On avait un président élu pour quatre ans. Il était à désirer que le président fût nommé avec une assemblée et se retirât en même temps que s’ouvrait une autre assemblée ; car, disait-on, si vous avez une durée trop longue ou trop courte il arrivera un moment où l’assemblée sera moins po-