Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/366

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jeune, natif ou adoptif, pauvre ou riche, et sans distinction de croyance. »

Il n’est pas un de ces points auxquels en France les partis ne se soient opposés. Aujourd’hui qu’ils ont passé dans le droit commun, chacun en voit la parfaite innocence. Il en est ainsi de la plupart de nos barrières légales. La dernière chose que comprennent les rhétoriciens, c’est la simplicité ; la dernière chose que comprennent les politiques, c’est la liberté.

Cette question tranchée, il s’en présentait une autre. Quelle serait la durée de la représentation ? Après combien de temps les Chambres seraient-elles renvoyées devant les électeurs ? La question était d’autant plus importante que, dans une république comme les États-Unis, la solution présentait des difficultés particulières.

Peut-on déterminer théoriquement quel est l’espace de temps le plus convenable pour une législature ? Non ; de même que pour l’électorat et l’éligibilité, il faut chercher un point milieu raisonnable. Il est évident que si l’on nomme un député pour un jour, ce ne sera pas un mandataire ; d’un autre côté, si on le nomme pour dix ou quinze ans, il deviendra tellement étranger aux électeurs, que l’assemblée tournera naturellement à l’oligarchie ; le parlement deviendra maître du pays. Il y a donc entre une trop courte et une trop longue durée des législatures, un milieu qu’il faut choisir et qui assure aux députés des conditions d’indépendance, en maintenant une responsabilité suffisante ; il faut qu’ils aient une grande liberté d’action, et cependant qu’ils soient dans la main de la nation. Il faut donc