Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/337

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

esclaves, qui, en général, formaient la plus grande partie de la population.

Chez les Romains, nous trouvons trois systèmes. D’abord un système théocratique. À l’origine, on vote dans les Comices-Curies ; il faut avoir part aux mêmes sacrifices pour avoir part aux mêmes droits politiques. Les patriciens seuls ont des Sacra et des Gentes, les plébéiens sont hors du gouvernement. Sous Servius Tullius, le vote est mesuré au service militaire ; comme chaque citoyen est obligé de s’armer et de combattre à ses frais, les mieux armés, ceux qui combattent au premier rang et risquent davantage, ont des honneurs et une part d’influence plus grande. On divise le peuple romain en centuries, et ces centuries sont partagées en cinq classes, suivant la fortune qui est aussi le signe des services rendus. Chaque centurie est elle-même partagée en deux divisions : dans la première on range les gens du service actif, ceux qui ont moins de quarante-cinq ans ; dans la seconde on place les hommes de quarante-cinq à soixante ans. Dans ce système il y a donc une part faite à la fortune et à l’âge. Puis on arrive au troisième système, et alors le suffrage est à peu près universel, autant que cela peut être dans l’antiquité : c’est ce qu’on appelle le vote par tribu. Tous les citoyens ont part au vote ; mais les citoyens ne sont qu’une très-petite minorité dans l’État. Ainsi, dans l’antiquité, il n’y a rien qui ressemble au suffrage universel tel que nous le concevons aujourd’hui.

Pour les temps modernes, il serait inutile de faire une promenade à travers le moyen âge : c’est le règne