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sentation fédérale, on se trouva dans des conditions particulières, et il y eut une discussion assez vive qui, toutefois, n’a pour nous qu’un intérêt secondaire.

C’est toujours le même problème qui se représentait en Amérique, ce problème que la Constitution de 1787 a tranché dans un sens, et que les révolutionnaires du Sud s’efforcent aujourd’hui de trancher dans un autre. La question était de savoir si la représentation fédérale serait une représentation populaire ou une représentation d’États, si on aurait une union ou une confédération. Ceux qui craignaient par-dessus tout qu’une union trop forte n’affaiblît l’indépendance locale, demandaient que les députés fussent nommés par les assemblées de chaque État. On aurait eu alors quelque chose comme la diète germanique, c’est-à-dire l’impuissance organisée. Les députés n’auraient été que les mandataires des États, de véritables ambassadeurs, avec des pouvoirs limités. Les amis de l’Union, Madison, Hamilton, insistèrent au contraire pour que la représentation fût nationale, et qu’il y eût des députés nommés directement par le peuple. Ils ne voulaient pas que dans la chambre des représentants il y eût des États distincts, et pour cela ils demandaient que la nomination des députés fût faite proportionnellement à la population fédérale. Au regard de l’Union et du congrès, chacun des États ne devait plus être qu’une division géographique, une grande circonscription électorale ; c’était le peuple des États-Unis tout entier qui nommait les membres de la chambre populaire. La discussion fut longue, mais le principe de la représen-