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diète. Lorsqu’un de ces délégués est en présence d’une question embarrassante, il n’a pas le droit de se décider par lui-même, il faut qu’il en réfère à son gouvernement, on arrive ainsi à l’impuissance. C’est ce qui fait la faiblesse de la diète germanique qui nous représente cet ancien système, c’est ce qui a fait la faiblesse de la Suisse jusqu’à ce qu’elle se soit décidée à suivre l’exemple de l’Amérique. Toutes ces petites souverainetés étouffent la nation. Il y a des princes ou des États, il n’y a pas de peuple. On le voit aujourd’hui en Allemagne ; on l’avait senti en Amérique. Aussi les vrais politiques, Hamilton et ses amis, eurent-ils bientôt compris que, dans une constitution faite pour une république fédérale, il fallait sans doute donner une part aux États, mais réserver aussi une part au peuple ; et que, s’il pouvait y figurer en son nom, toutes les difficultés deviendraient faciles à résoudre, car on pourrait toujours en référer à ce juge suprême. En d’autres termes, supposez qu’aujourd’hui à Francfort il y ait deux chambres, dont l’une serait composée des députés des princes, et l’autre des députés directs du peuple allemand, soyez sûrs qu’au bout de huit jours on saurait ce que veut l’Allemagne.

Wilson fut un des grands défenseurs de cette idée, il soutint avec non moins d’énergie l’unité du pouvoir exécutif. Il parla beaucoup dans la Convention, et y fut écouté avec respect ; mais le grand service qu’il rendit à la constitution, ce fut la façon dont il la défendit dans la Convention de Pensylvanie. Il parla durant six séances, et jusqu’à deux fois dans la même journée. Ces dis-