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familles de la Virginie. Un de ses oncles, Peyton Randolph, avait été le président du premier congrès continental ou congrès de la révolution. Né en 1753, Edmond Randolph était en 1775 un des aides de camp de Washington. Peu de temps après, il était obligé de quitter le général : de grands intérêts le rappelaient en Virginie ; il y allait recueillir la succession de son oncle, qui était une succession politique autant que financière. En 1786, c’est lui qui est gouverneur de la Virginie, et qui remplace Patrick Henry. En cette qualité, il exerça une grande influence sur la convocation de la Convention fédérale ; ce fut lui qui, d’accord avec Madison, décida Washington à accepter la présidence de cette assemblée. Edmond Randolph fut, lui aussi, député à la Convention fédérale, et chargé par ses collègues de la Virginie de faire un projet de constitution qui pût servir de fonds aux discussions de l’Assemblée. Ce projet, connu sous le nom de plan de Virginie, a été singulièrement modifié avant de devenir la constitution fédérale, mais ce fut ce plan qu’on discuta.

Ce projet de constitution montre très-bien ce qu’on voulait en Amérique : un pouvoir exécutif, un double pouvoir législatif, un gouvernement central ayant le droit de faire la paix et la guerre, de lever des impôts, de régler le commerce ; mais, en même temps, il nous montre combien on était peu avancé sur les questions les plus délicates. Ainsi Randolph était partisan d’un pouvoir exécutif multiple qui eût laissé l’Amérique dans une faiblesse incurable. Il n’avait pas d’idées plus justes sur le caractère des deux assemblées législatives ; il pro-