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porta le vote de ce bill, qui fut dès lors la loi de la Virginie.

Cette loi ne fut pas adoptée partout dès le premier jour : c’est seulement en 1835 que le Massachusetts, le dernier de tous les États de l’Union, a accepté la liberté religieuse. Mais aujourd’hui qu’on jouit pleinement de cette liberté, on se demande comment, pendant si longtemps, on a refusé ce qui est l’avantage de l’Église, des fidèles, et, en dernière analyse, de la religion et de l’État.

Dans cette assemblée de Virginie, Madison continua l’œuvre qu’il avait commencée au congrès. Il voulait arriver à constituer un pouvoir central, à fondre les intérêts communs des treize colonies de façon à donner à l’Amérique cette tête qui lui manquait. L’Amérique, en effet, était alors un grand corps qui n’avait pas de tête. La Virginie avait intérêt à ce que le commerce fût réglé d’une façon uniforme. Ce n’était pas un pays commercial ; par conséquent elle avait à souffrir des droits particuliers que mettaient à l’entrée les États qui lui fournissaient les marchandises de l’Europe et des Antilles. De plus, la Virginie avait des querelles avec le Maryland pour le règlement des eaux communes aux deux pays. Madison, inspiré et soutenu par quelques patriotes, proposa de former une convention où les délégués des États intéressés dans cette question feraient une législation uniforme pour toutes les parties. C’est ce qu’on a appelé la Convention d’Annapolis. C’est là qu’en 1785 Madison se trouva auprès d’Hamilton.

Nous avons vu comment Hamilton profita d’une si-