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et en même temps la plus belle et la plus noble qu’on puisse rêver. Soldat, il avait combattu pour l’indépendance de la patrie ; législateur, il avait fondé cette constitution qui devait faire le bonheur de la nation ; ministre, il avait rétabli la fortune et le crédit de l’Amérique. Il avait lutté à la tribune et sur les champs de bataille ; il avait été honoré de la confiance et de l’amitié de Washington. Le rêve de l’enfant s’était réalisé.

Ajoutez que sa conscience devait lui rendre justice : il avait été le véritable ami du peuple, ne le flattant jamais, faisant appel à sa raison, ne se lassant jamais de lui dire la vérité, ne se faisant jamais le complaisant des passions du moment ; enfin il mourait jeune, plein de gloire et laissant après lui les plus beaux souvenirs. Car qu’y a-t-il de plus beau que la vie d’un homme sur le tombeau duquel on peut écrire : « Celui-là n’a aimé que la patrie, la justice et la liberté ? »