Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui ne serait pas très-considérable, l’Amérique se serait acquittée intégralement.

De plus, Hamilton ne voulut pas qu’il y eût des dettes particulières à chacun des treize États. Les dettes des États avaient été contractées pour la révolution, il proposa de les unifier toutes, et d’en faire la dette fédérale. Pour les démocrates c’était empiéter sur la puissance des États. Nouvelle querelle avec Jefferson qui avoue naïvement que, dans le cabinet de Washington, lui et Hamilton étaient comme deux coqs.

Une fois cette proposition adoptée, et elle ne le fut qu’à une très-petite majorité, Hamilton voulut rétablir la circulation métallique, la chose la plus difficile du monde. Le début des assignats est toujours agréable ; comme les prix s’élèvent peu à peu, il semble que chacun s’enrichisse, hormis les rentiers, dont nul ne se soucie quand on n’en a pas besoin. On est dans cette erreur aujourd’hui aux États-Unis. Mais le jour où le change devient défavorable, où il n’y a plus de commerce avec l’étranger, alors il faut que chacun liquide sa situation et perde des bénéfices imaginaires ; c’est une des épreuves les plus périlleuses par lesquelles un peuple puisse passer. Il y faut venir cependant, car il n’y a de commerce possible avec les peuples voisins que sur le pied d’égalité ; et, pour cela, il faut une commune mesure des marchandises, c’est-à-dire une monnaie métallique, ou un papier échangeable contre une monnaie métallique.

Hamilton proposa de rétablir la circulation métallique ; et, pour y parvenir, il fonda la banque des États-