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pitaine d’artillerie. Le général Greene, en faisant une inspection, remarqua une batterie d’artillerie singulièrement bien tenue, et qui manœuvrait avec habileté ; il signala à Washington cette batterie, commandée par un enfant qui semblait avoir une grande passion pour le métier des armes.

Hamilton prouva bientôt qu’il avait plus que de la passion pour la guerre. Dans la dangereuse retraite de Long-Island, à Trenton, à Princeton, il montra une intelligence militaire et une énergie qui le firent remarquer à ce point, que Washington le prit comme aide de camp, avec le rang de colonel.

Colonel à vingt ans, aide de camp et confident de Washington, il se montra toujours à la hauteur de son rôle. Son courage lui valut bientôt dans l’armée le nom de Petit Lion : quant à Washington, qui avait vingt-cinq ans de plus que lui, il ne l’appelait jamais que mon enfant (my boy), et avait pour lui une tendresse paternelle.

Ce fut ainsi que pendant toute la durée de la guerre il resta près du général ; il ne se retira de l’état-major de Washington qu’en 1781, lorsque la paix fut certaine. Plusieurs fois il eut des missions de confiance, et il ne se fit pas moins remarquer par sa prudence que par un courage à toute épreuve.

Au siège de York-Town, il se distingua sous les ordres de La Fayette. La Fayette commandait les troupes américaines, le baron de Viomesnil commandait les troupes françaises. L’émulation était vive. On avait donné aux Américains une redoute à enlever, et aux