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Placé dans un collège de la Nouvelle-Jersey, il eut pour maître un certain Francis Barber qui, plus tard, se distingua comme officier dans la révolution. À la fin de 1773, on l’envoya à New-York, au King’s Collège (aujourd’hui Columbia-College). Il se préparait à la médecine, mais sans négliger les lettres, et dès les premiers jours il donna des preuves extraordinaires de son esprit et de son caractère. C’était un très-petit homme, presque un enfant ; mais il était plein de vivacité et d’éloquence. Quand on commença à s’agiter, souvent il sortait du collège pour se faire orateur populaire, et ce n’était pas un des moins applaudis.

En 1774 se réunit le premier congrès de la révolution. La grande question était de savoir si on romprait brusquement les liens qui attachaient les colonies à l’Angleterre, ou s’il fallait mieux essayer d’une résistance pacifique, cesser toute relation d’affaires avec les Anglais, les prendre par l’intérêt et les forcer ainsi à céder aux exigences de l’Amérique. Le pays était en feu. De toutes parts on publiait des pamphlets presque toujours anonymes, ou plutôt pseudonymes ; ainsi, il y avait de ces brochures qui étaient signées Bellator, d’autres Pacificus ; on comptait plus sur l’influence du raisonnement que sur celle d’un nom.

Il y avait deux partis : les ardents, qui voulaient la guerre, et les modérés, qui demandaient qu’on essayât jusqu’au bout de la conciliation, et qu’on ne lançât pas le pays dans l’inconnu sans une absolue nécessité.

Parmi ces pamphlets, un des plus remarquables était intitulé : Simple défense des mesures proposées par le