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Washington, a eu la plus grande influence sur l’organisation des États-Unis, à Alexandre Hamilton.

Hamilton est peu connu en France ; en Amérique même, on ne lui rend pas justice.

Les idées qui ont prévalu après la présidence de Washington et de son successeur ne sont pas celles qu’Hamilton a défendues. Le parti politique qui a pris les affaires a traité Hamilton avec peu de faveur, et, quoiqu’il ait laissé un nom honorable, on n’apprécie pas à sa juste valeur un des hommes les plus heureusement doués qui aient paru dans le monde, et surtout un des plus grands serviteurs de la liberté.

Alexandre Hamilton était né à Névis, la plus riante des Antilles, le 11 janvier 1757. Son père était Écossais et appartenait à une branche de la grande famille des Hamilton. Sa mère était d’origine française : c’était une demoiselle Faucette. Elle descendait d’une famille de huguenots, que la révocation de l’édit de Nantes avait obligés de sortir de France.

Hamilton perdit sa mère de bonne heure. Cependant il semble qu’elle ait exercé sur lui une grande influence ; c’est à elle, sans doute, qu’il a dû de parler français avec facilité. Il a, du reste, dans le caractère, certains traits qui trahissent son origine.

Son père se ruina. À l’âge de douze ans, on l’envoya dans la petite île de Sainte-Croix, pour y être employé dans une maison de commerce. On a de lui des lettres écrites à cet âge, et dans ces lettres il y a des passages singuliers. Il ne veut pas rester dans cette triste position de commis. « Je méprise, écrit-il, la basse condi-