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HUITIÈME LEÇON
déclin de la confédération. — convention d’annapolis. (1786.)


Messieurs,

Nous avons vu comment l’absence d’un pouvoir central avait mis l’Amérique à deux doigts de sa perte ; comment la banqueroute, la misère, l’impuissance au dehors, l’anarchie enfin et l’émeute au dedans avaient éveillé l’attention des patriotes en leur faisant comprendre que le moment était venu d’agir, et que la nation américaine était perdue s’ils n’apportaient un prompt remède au mal. L’Amérique allait se briser en États particuliers ; il y aurait eu treize États, mais il n’y aurait plus eu un peuple américain.

C’est une des leçons les plus intéressantes que contienne l’histoire. Il y a beaucoup d’amants de la liberté qui poussent leur passion jusqu’à la folie ; ils s’imaginent que la liberté seule suffit pour constituer un gouvernement. Au commencement de ce siècle, il y eut toute une école qui définissait le gouvernement, un ulcère, un ulcère avec lequel il fallait vivre en lui