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étaient complexes. Il y avait d’abord la question des dettes dues aux sujets anglais. Il semble qu’il ne devait pas y avoir là de difficultés, car ces sujets anglais, qui n’avaient aucune obligation morale envers l’Amérique, ne pouvaient être responsables des événements. Le congrès n’avait fait aucune loi contre eux, mais dans certains États on avait fait plusieurs lois pour défendre de les payer ; c’étaient des lois qu’il fallait révoquer, ce fut là que se présentèrent des difficultés singulières. Le congrès avait annoncé aux États le traité de paix. Un traité, dans tous les pays du monde, fait partie du droit civil ; mais les divisions en Amérique étaient si grandes, l’union était une idée si nouvelle, que les États firent des lois particulières sans tenir compte de la décision du congrès ni du traité. Les trois États les plus riches firent des lois à leur façon. L’un déclara qu’on payerait le capital quand les Anglais auraient quitté le pays ; un autre déclara qu’on ne payerait pas les intérêts ; le troisième qu’on s’acquitterait avec de la terre, parce qu’on avait de la terre et qu’on n’avait pas d’argent. Ces décisions annulaient le traité et lui enlevaient toute autorité.

En ce qui touche les tories la position était plus difficile encore. Le congrès n’avait pas voulu prendre de mesures contre les partisans de l’Angleterre ; mais il avait reconnu aux États particuliers le droit de faire leur police, et la plupart avaient pris des mesures plus que sévères contre les émigrés.

Je dois dire que les meilleurs citoyens de l’Amérique, Washington le premier, avaient trouvé ces me-