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ses troupes et ne laissa de garnisons que dans certains postes qui étaient dans le voisinage des lacs sur la route du Canada. Ces postes, le traité de paix les attribuait à l’Amérique. L’Angleterre ne le contestait pas, elle avait été très-large ; elle avait abandonné même plus de territoire que l’Amérique n’en demandait ; mais elle disait : « J’occuperai ces postes jusqu’à ce que l’Amérique ait accompli les engagements qu’elle a pris. » Quels étaient ces engagements ?

Toutes les fois que deux peuples ont fait la guerre, il est juste, il est nécessaire de penser dans les traités de paix aux victimes innocentes qui ont souffert de la guerre. L’Angleterre avait donc stipulé d’abord qu’on payerait les dettes contractées envers les sujets anglais, soit qu’ils fussent en Angleterre ou en Amérique. La guerre avait suspendu toute espèce de rapports de commerce entre la métropole et l’Amérique ; les lois anglaises étaient très-sévères, et les Anglais qui auraient reçu des lettres d’Amérique avec des valeurs se seraient trouvés en correspondance avec l’ennemi et auraient été déclarés coupables. L’Amérique devait soixante-quinze millions de francs à des marchands anglais. Le traité déclara qu’on considérerait la guerre comme n’ayant pas éclaté, et que tous les créanciers anglais pourraient exiger de leurs débiteurs le payement de leurs dettes.

Venait ensuite une autre question.

Ce qui regardait les dettes anglaises était réglé par l’article quatre du traité ; l’article cinq décidait que s’il y avait eu des confiscations faites sur des sujets anglais,