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les États, mais qui seraient responsables devant le congrès. En outre, on demandait que les États fournissent chacun une contribution, proportionnellement à leur population. C’était le système qui paraissait le plus populaire. En vingt-cinq ans on pouvait éteindre la dette, et, au bout de vingt-cinq ans, les États reprenaient leur indépendance. Vous voyez que c’était, sous une forme adoucie, un commencement d’unification.

Madison joignit à cette proposition une circulaire qui est considérée comme un des monuments de la révolution.

« Rappelez-vous, disait-il, que l’orgueil et la gloire de l’Amérique a toujours été que les droits pour lesquels elle a combattu sont les droits de l’humanité. Grâce à la bénédiction de l’auteur de ces droits, ils ont triomphé de toute résistance, et forment aujourd’hui la base de treize États indépendants. Jamais il n’y a eu, jamais il n’y aura plus belle occasion pour un gouvernement républicain de se justifier par ses fruits. À ce point de vue, les citoyens des États-Unis sont responsables du plus précieux dépôt qui fut jamais confié à une société politique. Si la justice, l’honneur, la bonne foi, la reconnaissance et toutes les autres vertus qui ennoblissent une nation sont le fruit de nos institutions, la cause de la liberté en recevra un lustre et un éclat dont elle n’a encore brillé nulle part ; nous aurons donné un exemple qui exercera la plus favorable influence sur les droits du genre humain.

« Mais si le gouvernement est entaché des vices contraires à ces vertus, la grande cause que nous nous sommes engagés à défendre est déshonorée et trahie ; la dernière et la plus belle expérience faite en faveur des droits de l’homme sera tournée contre eux ; les avocats et les amis de la liberté seront