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celui des soldats, exigeaient qu’on versât les fonds nécessaires et qu’on poussât la guerre activement ; car traîner la guerre en longueur, c’était ruiner l’Amérique ; ne pas payer les soldats, c’était les forcer d’avoir recours à des réquisitions, les obliger quelquefois même à des violences, ce qui démoralisait l’armée et équivalait à une confiscation dans les pays qui souffraient de la guerre.

À cette première lettre, Washington en joignit une seconde pour demander aux États de fournir un contingent militaire[1]. L’armée était dans un abandon sans égal, il faut voir les chiffres pour comprendre à quel degré de misère on était tombé. Dans l’armée du Nord il n’y avait pas tout à fait dix mille hommes ; c’était la moitié des forces américaines.

Washington insistait pour qu’on lui envoyât des soldats, et rappelait que si le patriotisme avait fait de grandes choses au commencement de la révolution, il était plus que jamais nécessaire de rallumer cette flamme généreuse, et de réveiller cet invincible esprit de liberté qui depuis quelque temps semblait sommeiller.

On savait que le ministère anglais allait changer, que les Anglais désiraient la paix ; mais ils ne la désiraient pas tellement qu’ils ne fussent prêts à profiter de la faiblesse de l’Amérique. Donner de l’argent et des soldats, c’était la plus sage des politiques, car c’était terminer la guerre.

  1. Elle est datée du 31 janvier 1782.