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des États, et j’attribue la bonne volonté présente à la leçon que les événements leur ont donnée. Quand on en viendra à l’application, on verra paraître tous les défauts de la confédération. Le congrès les signalera aux États, et leur demandera leur concours pour des changements nécessaires. Il est un de ces changements, et de la plus haute importance, qui est déjà en discussion. Il faut donner au congrès le pouvoir de forcer les États à fournir le contingent d’hommes et d’argent auquel ils sont obligés.

« Les États ont cédé au congrès le droit de fixer la somme nécessaire aux dépenses publiques ; ils s’engagent à fournir leur part contributive, conformément au mode prescrit. Ils cèdent aussi au congrès le droit de fixer et de répartir le nombre d’hommes exigé pour la défense commune ; mais il n’y a aucun moyen de contraindre un État désobéissant à s’exécuter.

« Faute de ce pouvoir de contrainte contre les États réfractaires, on ne peut poursuivre la guerre avec vigueur, et le salut de tous est mis en danger ; sans parler du surcroît de charges que supportent les États qui s’exécutent, sans parler non plus de la prolongation de la guerre.

« Si, dans le droit accordé au congrès de fixer la part contributive de chaque État, est compris implicitement le pouvoir de contraindre à l’obéissance, comment, par quel moyen punira-t-on l’État réfractaire ?

« En fermant ses ports ? En faisant marcher des troupes ? En privant l’État de ses droits ?

« Ce sont là des questions délicates, mais inévitables, que je vous indique en toute franchise, dans l’espoir qu’avec une franchise égale vous me communiquerez vos sentiments à ce sujet.

« Ne croyez pas que je désire élargir outre mesure les pouvoirs du congrès. Je le déclare devant Dieu : mon seul but est l’intérêt général, et en temps de guerre cet intérêt exige, selon moi, le pouvoir que je demande pour le congrès ; j’en-