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en ce moment même dans la question que je ne peux pas vous expliquer. Si les petits États disent : « Nous voulons ce que veulent l’Autriche et la Prusse, » à l’instant l’Autriche et la Prusse répondent : « Nous sommes les chefs de la Confédération, donnez-nous des troupes et de l’argent. » Mais quand les petites puissances, et parmi ces petites puissances il y en a qui sont des États importants et dont les chefs sont des hommes distingués, quand les petites puissances disent : « Nous voulons agir de façon indépendante ; car nous sommes l’Allemagne ; » alors l’Autriche et la Prusse changent de ton et disent : « Nous sommes de grandes puissances ; nous ne vous devons rien. » Et l’on adresse à l’Allemagne des paroles aimables comme celles que vient de lui adresser tout récemment M. de Bismark et que j’ai lues dans le Journal des Débats de ce matin[1]. « La diète ! qu’elle fasse attention qu’elle n’est qu’une espèce de serre chaude destinée à préserver les petits États allemands des courants d’air européens. » (On rit.)

Si je pouvais adresser une dépêche à M. de Bismark, je crois qu’il serait flatté de voir que vous appréciez son esprit ; mais c’est avec cet esprit qu’on perd les monarchies.

Du système de confédération accepté ou imposé en 1815, il résulte que la diète est dans un état d’impuissance absolue. Voilà une nation qui souffre dans son honneur, dans son légitime orgueil national, quand

  1. Débats du 25 janvier 1864.