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système de mesures coloniales, fondées, disait-il, sur les vrais principes de la politique, du commerce et des finances[1]. En d’autres termes, il augmentait le nombre des douaniers, employait les forces navales et militaires d’Angleterre à réprimer la contrebande, établissait un règlement uniforme et sévère pour les cours d’amirauté, qui jugeaient ce délit sans assistance du jury, et se flattait d’arriver ainsi à la suppression d’un commerce défendu avec l’étranger[2]. Étouffer l’industrie coloniale, cela était correct, régulier, légal ; Grenville ne douta ni de son droit, ni du succès.

Quant à l’impôt du timbre, invention fiscale empruntée de la Hollande, Grenville se contenta de le proposer, sans demander un vote immédiat. Il voulait d’abord faire vider une question de droit constitutionnel, et répondre par des faits aux gens qui prétendaient que le Parlement n’avait pas le droit d’établir aux colonies des taxes intérieures[3] ; il voulait, en outre, que l’Amérique payât sa part des dépenses de la métropole ; l’impôt du timbre lui paraissait commode et bien choisi ; mais il était prêt à le remplacer par un autre si les colonies en trouvaient un préférable. Il mettait un an d’intervalle entre la proposition et le vote, pour entendre les agents que les plantations entretenaient en Angleterre, leur laisser le temps d’écrire à leurs commettants et d’en recevoir des instructions.

  1. Bancroft, Amer. Rev., II, 177.
  2. Bancroft, II, 181.
  3. Bancroft, Amer. Rev., II, 211. — Hildreth, Conf., II, 517.