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avait trouvé indigne de lui de taxer, sans leur aveu, des citoyens anglais ; mais ni Walpole ni Pitt ne doutaient un instant du droit suprême du Parlement. C’était pour eux une question de convenance, rien de plus.

Aussitôt la paix conclue, le Bureau du commerce, où ressortissaient les affaires coloniales, Bureau présidé par Charles Townshend, s’occupa des moyens à prendre pour régler et organiser les colonies. Townshend, qui avait la réputation de connaître l’Amérique, était un de ces hommes d’État qui décident légèrement les affaires sérieuses, confiants dans leur audace, et résolus d’exécuter sans scrupule les mesures où ils sont entrés sans réflexion[1].

Le premier objet que se proposait le président du Bureau du commerce, c’était de tirer des colonies un revenu dont le ministère anglais disposerait sous la simple signature du roi. Le ministère ne voulait pas supporter plus longtemps la désobéissance aux instructions royales, ni souffrir la prétention de ces Chambres coloniales, qui entendaient voter les impôts ni plus ni moins que le Parlement de la Grande-Bretagne. Il fallait mettre la royauté hors de page. On annonçait que le roi ne ferait plus de réquisitions, c’est-à-dire des propositions que les colonies pouvaient refuser ; on remplacerait ces réquisitions par un impôt mis directement sur les colonies par le Parlement anglais[2].

  1. Bancroft, Amer. Rev., II, p. 90.
  2. Bancroft, ibid., Il, p. 92.