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une pétition à la cour supérieure, et ils prirent pour avocat James Otis, qui, pour les servir, donna sa démission d’avocat général, et entra résolument au service de la liberté.

En février 1761, l’affaire se présenta devant la cour supérieure de Boston, dans le vieil hôtel de ville. Les quatre juges étaient présidés par le chief justice Hutchinson, tout dévoué à la métropole.

L’avocat de la couronne rappela le statut de Charles II, et le statut de Guillaume III qui donnait aux officiers du revenu en Amérique droit à la même assistance qu’aux fonctionnaires anglais. Refuser l’exécution du writ, c’était déclarer « que le Parlement de la Grande-Bretagne n’était pas le souverain législateur de l’empire britannique[1] ; » en d’autres termes, c’était de la rébellion.

Otis, nature irritable, passionnée, et par cela même éloquente, fit un long discours dont il ne nous est resté que des fragments, conservés par la mémoire des contemporains.

Il commença en faisant allusion à la place qu’il avait résignée, et déclara qu’il était prêt à tout sacrifier, position, fortune, santé, réputation, et la vie même, s’il le fallait, pour répondre à l’appel de la patrie.

Il déclara que les mandats d’assistance lui semblaient un détestable abus du pouvoir, destructif des libertés anglaises, destructif des principes de la loi. Toujours, ajouta-t-il, je m’opposerai à cette espèce d’autorité qui

  1. Bancroft, Amer, Rev., I, 473.