Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nom propre et privé à payer 25 000 francs ; les autres agents qui avaient fait des arrestations illégales furent condamnés à 50 000 francs de dommages-intérêts.

Depuis lors il n’y a plus eu de warrant général en Angleterre ; l’affaire de Wilkes a fait jurisprudence, grâce au chief justice, M. Pratt (depuis lord Cambden), qui déclara tout general warrant inconstitutionnel, illégal et nul. La résistance légale d’un méchant homme, qui défendait le droit commun, a servi au triomphe de la liberté.

En 1761 et longtemps avant, ce même esprit de liberté régnait dans la Nouvelle-Angleterre ; et ceci nous explique comment les Actes du commerce, quoique reçus dans la colonie, n’y étaient point exécutés. Il n’y avait pas moyen de poursuivre la fraude, dès que la justice ne s’y prêtait pas ; et les juges des colonies ne voulaient en rien s’associer aux exigences fiscales de la métropole.

C’était pour forcer la main aux juges que l’ordre du Conseil de 1760 leur ordonnait de délivrer, à l’exemple de la cour de l’Échiquier, des Writs of assistance, mandats qui mettaient au service des collecteurs tous les officiers de la colonie, et autorisaient les collecteurs agissant par l’autorité de la loi « à entrer, même de force, dans toute maison ou boutique, pour y chercher les marchandises étrangères frauduleusement importées, ou celles qui n’avaient pas payé les droits. »

Les marchands de Salem et de Boston résolurent de s’opposer à l’exécution de cet ordre ; ils présentèrent