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terre[1] et du commerce extérieur ; c’était lui qui devait établir, organiser et gouverner temporairement les plantations nouvelles, ce qu’on nomme aujourd’hui les territoires. À lui de lever des troupes[2] et d’équiper des vaisseaux et navires sur les mers, lacs et rivières ; à lui de faire des lois générales et de lever les taxes nécessaires pour la défense du pays et la protection des territoires.

Le grand Conseil devait se réunir tous les ans et choisir son président ; on ne pouvait ni le dissoudre, ni le proroger, ni le tenir rassemblé plus de six semaines sans son consentement ou sans un ordre spécial de la couronne[3].

Le projet soumis à l’assemblée fut chaudement soutenu par les délégués de la Nouvelle-Angleterre ; le seul défaut qu’y trouvait le Connecticut, c’est qu’on y donnât le veto au président général ; pour lui, le projet n’était pas assez républicain. Dans le sens royaliste, il n’y eut d’opposition que de la part de Delancey, lieutenant-gouverneur de New-York, un des délégués de la Virginie. Il aurait voulu réserver aux gouverneurs coloniaux un droit de veto sur les élections au grand Conseil ; on lui répondit qu’en Angleterre le roi n’est

  1. C’est par l’Union que Franklin espérait établir ses colonies de l’Ouest et briser le commerce et la puissance des Français. (Albany papers, etc.)
  2. Mais de l’aveu des législatures locales. (Ibid., p. 182.)
  3. Et, suivant l’usage américain, on payait aux députés des gages, 10 shillings par jour (20 milles comptant pour une journée), assez pour que nulle personne capable ne fût exclue par sa fortune, assez peu pour que des gens incapables ne fissent pas de la députation une spéculation. (Franklin, t. II, p. 180.)