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le grand Conseil, disputes dont on n’avait que trop d’exemples dans les Colonies, on lui attribuait un traitement sur le quit rent, ou cens des terres de la couronne en Amérique, qui, à ce qu’on supposait, suffirait bientôt à la liste civile du président.

Le peuple des Colonies devait élire tous les trois ans un grand Conseil, qui avait le pouvoir législatif ; c’étaient les différentes législatures qui devaient choisir les conseillers, comme aujourd’hui elles élisent les sénateurs.

Chaque colonie devait envoyer un nombre de représentants proportionnel à ses contributions, mais qui ne pouvait descendre au-dessous de deux, ni s’élever au-dessus de sept[1].

Le gouverneur général nommait tous les officiers militaires, mais de l’avis du Conseil. La séparation absolue de la législation et de l’administration n’a jamais été reçue en Amérique. C’est le Conseil qui nommait tous les officiers civils, c’était une conséquence de son droit de voter le budget.

Ce gouvernement fédéral n’avait que des pouvoirs limités, comme aujourd’hui le gouvernement de Washington. Chaque Colonie gardait ses institutions et ses libertés domestiques ; mais c’était le pouvoir fédéral qui était chargé des affaires indiennes[2], des achats de

  1. La première répartition donnait 48 membres : 7 pour le Massachusetts, 7 pour la Virginie, 6 pour la Pensylvanie, 5 pour le Connecticut, 4 pour New-York, etc.
  2. C’est en attirant tout le commerce indien entre les mains de l’Union que Franklin espérait grandement affaiblir le Canada. (Albany papers, Franklin, t. II, p. 177 et 181.)