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ainsi qu’on venait de laisser la Virginie seule aux prises avec les Français ; la désunion des Colonies faisait la force des Canadiens[1].

À Albany, l’union fut votée à l’unanimité ; on déclara l’union des Colonies absolument nécessaire pour leur conservation. Le projet de Franklin fut ensuite adopté par la commission avec quelques modifications. Son plan, comme il le dit lui-même, était de concentrer sur certains points d’intérêt général tous les pouvoirs des gouverneurs en une seule main, tous les pouvoirs des assemblées en une seule assemblée, appelée Grand Conseil.

Ce projet ressemble non point à la constitution des États-Unis, quoiqu’il y ait un grand nombre de traits pareils, mais à la confédération qui dura pendant la guerre avec l’Angleterre.

Le siège du gouvernement fédéral était provisoirement placé à Philadelphie (où se tint aussi plus tard le Congrès) ; c’était le point central, on y pouvait arriver du New-Hampshire, ou de la Caroline du Sud, en quinze ou vingt jours, à cheval. Par mer, le chemin était beaucoup plus court, une semaine de Charleston.

La Constitution était un compromis entre la prérogative royale et le pouvoir populaire ; et plus encore entre le pouvoir central et la souveraineté des États.

Le roi devait nommer et entretenir un président général, qui aurait un veto sur toutes les lois. Et comme on voulait éviter toute dispute entre le président et

  1. Albany papers. Franklin, t. II, p, 176.