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Après la dissolution de cette première Confédération, les habitants de la Nouvelle-Angleterre essayèrent plus d’une fois de ces réunions communes, de ces associations qui sont dans l’esprit des peuples libres. Pour traiter avec les Indiens, pour leur résister, pour empêcher les empiétements des Français, il y eut souvent de ces congrès de gouverneurs et de commissaires, et on y appela même des députés des autres Colonies.

Mais ce ne furent que des essais sans importance, quoique cependant l’idée germât et grandît peu à peu.

C’est ainsi qu’en 1697 William Penn avait proposé d’établir un congrès annuel de toutes les provinces du continent d’Amérique, avec pouvoir de régler le commerce[1]. C’est ainsi qu’en 1698, et dans une toute autre idée, Nicholson, gouverneur de la Virginie, présentait à la reine Anne un mémoire où il proposait de fonder un empire américain.

Il demandait que toutes les Colonies anglaises, sur le continent de l’Amérique du Nord, fussent réduites en un seul gouvernement, sous un vice-roi, et qu’on y entretînt une armée sur pied, afin de réduire les ennemis de la reine, « En d’autres termes, dit Beverly[2], c’était implorer le secours de Sa Majesté pour mettre les plantations sous une discipline militaire ; c’était par conséquent fournir une belle occasion à un vice-roi de secouer la domination de l’Angleterre. »

C’est sans doute ce qu’on sentit dans les conseils de la reine Anne ; on ne voit pas qu’il ait été donné suite

  1. Bancroft, American Revol., t. I, p. 141.
  2. Histoire de la Virginie, p. 143.