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TROISIÈME LEÇON
projets d’union entre les colonies. — congrès d’albany en 1754. — franklin.


Nous avons vu quels étaient les sentiments et les idées qui régnaient aux Colonies. Ce peuple de planteurs, que l’Europe ignorait, avait pour la liberté un amour jaloux, plus ardent et plus vif que celui même des Anglais pour leurs vieilles institutions. Il fallait aux Américains toutes les libertés civiles et politiques de la mère patrie. En outre, dès le milieu du dernier siècle, ils commençaient à discuter les conditions de leur union avec la métropole ; ils demandaient l’égalité commerciale, c’est-à-dire la liberté de commerce et d’industrie, la seule liberté qui leur manquât. J’ai parlé des projets hardis de Pownall et de Franklin.

Mais pour obtenir la reconnaissance de ces droits, pour forcer l’Angleterre à renoncer au privilège d’exploiter les plantations à son profit, pour lui faire abdiquer la vieille et désastreuse politique commerciale, à laquelle, comme à un talisman, elle attachait l’idée de sa puissance, il eût fallu que les Colonies fussent en état de s’unir et d’imposer à la métropole par leur nombre et leur accord.

Il n’y avait rien de semblable en Amérique.