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rer comme de grands hommes. Les César, les Frédéric II, mensonge ou crime triomphant ! Washington a légué à l’avenir l’exemple bienfaisant du patriotisme fécond, de la vertu qui réussit. Il a laissé au vieux monde la figure sinistre de ces Césars qui ont toujours des mains sanglantes ; il a inauguré dans le monde moderne le règne de ces hommes d’État chrétiens qui mettent leur gloire à être non pas les égorgeurs, mais les serviteurs de leurs concitoyens.


Messieurs,

Il me reste à vous remercier ; chaque année, c’est un plaisir qui m’est plus cher, car chaque année me fait mieux sentir combien je vous suis obligé ; chaque année me fait aussi mieux sentir mon devoir, surtout quand des jeunes gens viennent autour de moi.

J’espère que nous nous reverrons l’an prochain ; pour moi, je n’ai qu’un désir, c’est de rester dans cette chaire aussi longtemps que me le permettra une santé ébranlée. Où trouverais-je ailleurs une plus utile occupation de ma vie, et pour mes travaux une plus douce récompense ? Où rencontrerais-je plus d’attention et de sympathie ?

Cette sympathie, gardez-la-moi, Messieurs, retrouvons-nous l’an prochain pour continuer ces belles études qui élèvent l’âme et ne laissent point de regrets !

Et s’il en est quelques-uns de vous qui ne reviennent pas, puissent-ils à l’étranger, en Amérique,