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« Monsieur le Président,

« Les grands événements qui devaient amener ma retraite sont enfin arrivés : je viens en offrir au Congrès mes sincères félicitations. J’ai l’honneur de me présenter devant lui pour déposer le commandement dont il a daigné m’honorer, je lui demande la permission de quitter la carrière où je n’étais entré que pour le service de mon pays.

« Heureux de voir enfin l’indépendance des États-Unis assurée, je quitte avec plaisir des fonctions dont je ne m’étais chargé qu’avec la plus grande défiance. La tâche était difficile, je sentais toute la faiblesse de mes moyens ; mais d’un autre côté la justice de notre cause, l’union de tous les citoyens, et surtout la protection du ciel qui dispose et des hommes et des empires, tant et de si puissants motifs m’ont soutenu.

« Le succès qui a couronné nos armes a surpassé nos plus hautes espérances. Plus je porte mes regards sur les effets merveilleux de la protection céleste qui s’est manifestée en notre faveur, plus je sens augmenter ma reconnaissance.

« En rappelant ici ce que je dois au zèle de l’armée, j’aurais de grands reproches à me faire si je ne témoignais pas dans cette circonstance solennelle ce que je dois en particulier aux services et aux talents des officiers qui m’ont été personnellement attachés pendant le cours de cette guerre. Quand ils m’auraient été unis par les liens du sang, je n’aurais pas été mieux servi par leur affection et leur dévouement. Permettez-moi, Monsieur, de recommander surtout à la bienveillance du Congrès ceux qui ont continué leur service jusqu’à ce moment. Ils ont des droits aux égards les plus distingués.

« Un devoir indispensable en terminant mes fonctions publiques, c’est de recommander les intérêts de ma chère patrie à la protection de l’Être tout-puissant qui dispose des empires ; qu’il daigne étendre ses bénédictions sur tous ceux