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on n’avait pas trouvé plus de 3 000 hommes disponibles pour envoyer en Amérique. Il fallait donc accepter les conditions de l’ennemi. — Conditions ruineuses, disait Pitt.

Ce fut le 3 septembre que le traité définitif fut signé à Versailles ; par politesse, on y mit le nom de l’empereur d’Allemagne et de l’impératrice de Russie, comme médiateurs. Ce fut le plus beau jour du règne de Louis XVI ; la honte du règne de Louis XV était effacée.

La guerre avait coûté cher à l’Angleterre : en 1785, la dette nationale était augmentée de 2 milliards 500 millions de francs ; de son côté, la France avait dépensé 1 750 millions, l’Espagne 1 milliard, la Hollande 250 millions[1]. Ajoutez les 170 millions de dollars de la dette américaine, cela faisait une somme de plus de 7 milliards jetée au vent. Voilà ce que coûtait au monde l’entêtement du roi George et la facilité de lord North.

Ce ne fut qu’en 1785, au printemps, que M. John Adams, nommé ministre plénipotentiaire à la cour de son ancien souverain, arriva en Angleterre ; il fut présenté à Saint-James le 1er juin.

« Sire, dit-il au roi, je m’estime le plus fortuné de mes concitoyens en ayant l’honneur d’être présenté le premier à Votre Majesté avec un caractère diplomatique. Je m’estimerai le plus heureux des hommes si je puis servir à recommander de plus en plus mon pays à la bienveillance de Votre Majesté.

  1. Lord Mahon, VII, 214-217.