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constitutionnelle. La religion, le langage, l’intérêt, les affections établiront, je l’espère, un lien d’union perpétuelle entre les deux pays. Pour en arriver là, on peut compter sur mes soins et ma bonne volonté[1]. »

Le 20 janvier 1783, les préliminaires de paix furent signés à Versailles, par le comte de Vergennes pour la France, le comte d’Aranda pour l’Espagne, M. Fitzherbert pour l’Angleterre.

La France améliorait son droit aux pêcheries de Terre-Neuve par la cession qu’on lui faisait des îles Saint-Pierre et Miquelon ; elle recouvrait le Sénégal et l’île de Gorée, et enfin faisait disparaître le honteux article du traité d’Utrecht, qui défendait de fortifier Dunkerque et y établissait un commissaire anglais. Dunkerque avait été la terreur de l’Angleterre aussi longtemps qu’on ne construisait que des navires de petite dimension ; le changement de la marine ne lui laissait plus qu’une importance secondaire.

L’Espagne reprenait Minorque et les Florides, qu’elle devait plus tard vendre aux États-Unis ; la Hollande reprenait ses possessions et rendait ses conquêtes.

Le traité était une humiliation pour l’Angleterre ; mais sa situation était, mauvaise ; sa flotte tout entière était partie au secours de Gibraltar assiégé par les alliés ; la flotte de la Baltique, avec ses provisions, pouvait être enlevée par les Hollandais, et ne passa que par un coup de fortune ; la dette flottante était de 750 millions de francs ; et, après un examen attentif,

  1. Lord Mahon, VII, 211.