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M. Adams, qui vint de Hollande, et M. Laurens, longtemps prisonnier à la Tour de Londres, mais que le gouvernement anglais venait d’en faire sortir.

L’histoire de cette négociation a pour nous peu d’intérêt. Retardée par une grave maladie de Franklin et par quelques difficultés, notamment par la reconnaissance des droits des loyalistes que Franklin éluda adroitement, elle se termina par un traité avec les commissaires américains, qui fut signé le 30 novembre 1782.

Le premier article reconnaissait l’indépendance des treize colonies ; le second leur accordait des frontières avantageuses ; l’Angleterre cédait ces vastes solitudes de l’Ouest qu’il lui était difficile de coloniser par le Canada, et qui allaient devenir le siège d’un grand empire. On promettait également la libre navigation du Mississipi, depuis sa source jusqu’à l’Océan. Enfin, la question des pêcheries était réglée à la satisfaction des deux parties.

Ce traité, qui n’était que provisoire, puisque la France n’y figurait point, et que les Américains s’étaient engagés à ne pas faire la paix sans leur alliée, fut annoncé au Parlement par le roi, le 5 décembre 1782. George III prononça ces paroles mémorables :

« En consentant à la séparation de ces provinces, j’ai sacrifié toute considération personnelle aux vœux de mon peuple. Du fond du cœur je prie le Dieu tout-puissant que la Grande-Bretagne ne ressente pas les maux qui peuvent sortir d’un si grand démembrement de l’empire, et que l’Amérique soit affranchie des calamités qui nous ont prouvé autrefois combien la monarchie était essentielle à la jouissance de la liberté