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VINGTIÈME LEÇON
paix de 1783. — retraite de washington.

L’ouverture du Parlement avait été fixée au 27 novembre 1781, avant qu’on eût appris la reddition de Cornwallis. Après cette nouvelle, il fallut refaire le discours du trône ; le roi déclara : « Qu’il manquerait à ses devoirs comme souverain d’un peuple libre si, par amour personnel de la paix, ou par égard au soulagement momentané du pays, il sacrifiait ces droits essentiels, ces intérêts permanents, d’où dépendaient, dans l’avenir, la force et la sécurité du pays[1]. » Il concluait donc à des efforts vigoureux, animés, unis[2].

Ce langage décidé trouva des échos dans le Parlement ; mais il y eut aussi une opposition déclarée dans les Chambres. Aux communes, Fox fut d’une amertume extrême. Il accusa le ministère de folie et de trahison, et finit en disant : « Qu’il ne dirait pas qu’il croyait que les ministres étaient à la solde de la France ; il ne lui était pas possible de prouver le

  1. Ramsay, Amer. Rev., II, 302.
  2. Lord Mahon, VII, 131.