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Les conseils de Washington, suivis par la cour de France, amenèrent les plus heureux résultats. Vers la fin d’août, le comte de Grasse arriva des Antilles avec une flotte de 28 navires de guerre et 4 000 hommes de troupes. Nous avions 36 navires, tandis que les Anglais n’en avaient que 25.

Ce fut ce moment que saisit Washington pour faire une campagne en Virginie. Il n’y avait pas à hésiter. Cornwallis était entré dans la province : s’il s’y installait, s’il prenait Richmond, le Sud était perdu. Cornwallis était plein d’espérance ; il poursuivait La Fayette, qui, avec 4 000 hommes, se défendait de rivière en rivière. « L’enfant ne m’échappera pas, » écrivait Cornwallis : The boy can not escape me. La Fayette avait vingt-quatre ans.

Washington sentait la nécessité de frapper un grand coup pour réveiller tant de courages endormis. Le Congrès, qui au début de la guerre avait été la tête et le cœur du pays, était languissant et sans influence ; la banqueroute et la ruine générale étaient imminentes ; les États de l’Est se refroidissaient depuis que la guerre avait passé dans la Caroline, et que leurs côtes n’étaient plus menacées.

Le 14 septembre 1781, Washington était au quartier général de La Fayette, à Williamsbourg, et prenait le commandement de l’armée combinée, ayant sous ses ordres Rochambeau. Cornwallis fut obligé de s’enfermer dans York-Town et de s’y fortifier. Les Français et les Américains mirent le siège devant la place ; ils étaient au nombre de 18 000 hommes. Le général an-