France transportât la guerre navale en Amérique ; guerre qui réduisait l’ennemi à la défensive et lui interdisait tout espoir d’étendre ses conquêtes, guerre facile pour la France, puisque sur cette longue côte d’Amérique elle trouvait partout des ports, des ressources et des provisions.
Du reste, ajoutait Washington, ce n’est qu’un emprunt que nous demandons, et nul peuple n’aura plus de facilité à s’acquitter. Nos dettes sont peu considérables, notre territoire est immense ; la fécondité du sol, nos ressources commerciales, tout assure qu’en peu d’années l’Amérique pourra se libérer.
Le peuple est mécontent, disait-il en finissant, mais plutôt de la façon dont la guerre est conduite que de la guerre elle-même. Un puissant secours en argent relèvera nos finances et nos esprits.
L’immense majorité aime l’indépendance des États-Unis, a en horreur la réunion à la Grande-Bretagne, et recherche l’alliance de la France ; mais, en temps de guerre, des sentiments ne suffisent pas, il faut des moyens ordinaires (c’est-à-dire des hommes et de l’argent), car l’absence de ces moyens entraîne oppression, malheur et découragement.
Cette lettre remise à Franklin, et présentée par lui au ministre et au roi, eut un plein succès au moins pour ce qui touche l’argent ; mais, en accordant l’emprunt sollicité, on stipula que l’argent destiné à l’armée serait laissé à la disposition du général Washington. On avait plus de confiance en lui seul que dans le Congrès tout entier.