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L’importance d’un effort décisif des armées alliées pour conquérir enfin la liberté et l’indépendance des États-Unis.

« Sans argent, ajoute Washington, nous ne ferons dans la prochaine campagne qu’un faible effort, et probablement ce sera le dernier ; avec un secours, nous fatiguerons l’obstination de l’ennemi.

« Le second moyen ne peut se passer du premier ; combinés ensemble, ils donneront à cette lutte une issue glorieuse ; ils mettront le sceau aux obligations que notre pays a déjà à la magnanime générosité de ses alliés, et perpétueront notre union par tous les liens de reconnaissance et d’affection, aussi bien que d’avantages mutuels, les seuls qui puissent la rendre solide et indissoluble. »

Si Washington tenait à nos troupes, c’était non-seulement à cause de leur courage et de leur nombre, mais aussi (c’est un de nos titres d’honneur que de pareils éloges) parce que « l’excellence des troupes françaises, la parfaite discipline, l’ordre constant, les dispositions conciliantes, l’ardeur des Français ont singulièrement accru le respect et la confiance du peuple pour ses amis. »

D’accord avec Rochambeau, le général aurait voulu que la France envoyât un renfort de 15 000 hommes ; mais si l’envoi devait diminuer les secours en argent, il demandait qu’on envoyât plutôt de l’argent. Ce qui manquait à l’Amérique, c’étaient des ressources plutôt que des soldats.

Il demandait enfin (c’était une vue de génie) que la