Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/418

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des assemblées, et qu’on prendrait des mesures pour payer les dettes de l’Amérique et relever le prix du papier-monnaie ; en vain ils offrirent une place ou plusieurs dans le Parlement pour les agents des colonies ; tout en un mot, excepté la souveraineté. Leurs propositions furent dédaigneusement écartées ; le Congrès décida de façon sommaire qu’il n’y répondrait plus. Les ouvertures faites aux particuliers ne furent pas mieux reçues ; des paroles désagréables à la France, dans une communication faite au Congrès, attirèrent une provocation de La Fayette à lord Carlisle, provocation que Sa Seigneurie déclina, mais qui n’en fit pas moins sensation en Amérique et plus tard en Europe. Il ne resta plus aux commissaires qu’à s’embarquer, après avoir fait une proclamation maladroitement menaçante, où l’on faisait entendre que, si les colonies devaient devenir une dépendance de la France, l’Angleterre tâcherait de ne laisser à son ennemie qu’une possession sans valeur.

En Amérique, l’année 1778 se passa sans combats sérieux, si l’on excepte l’attaque faite par Washington contre l’armée anglaise se retirant par les Jerseys, attaque connue sous le nom de bataille de Monmouth, et qui échoua par la faute du général Lee.

Cette inaction, cette impuissance d’un pays occupé par l’ennemi a quelque chose d’étrange pour nous ; mais l’étonnement tombe à la réflexion. Les Anglais n’occupaient qu’un point de ce vaste continent, il n’était pas douteux qu’ils ne pourraient le conserver. De là une indifférence générale. Les États particuliers se constituaient, et organisaient leur gouvernement, tan-