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enterrait avec lui cette souveraineté des mers et du monde qu’elle avait rêvée.

Avec lord Chatham disparaissaient toutes les chances d’une réconciliation, à supposer que cette réconciliation fût possible.

Les commissaires envoyés en Amérique, lord Carlisle, William Eden, plus tard lord Auckland et George Johnstone, devaient se joindre à l’amiral Howe et au général sir William Howe ; mais, à leur arrivée, le général avait demandé et obtenu son rappel ; sir Henry Clinton, son successeur, avait reçu l’ordre d’évacuer Philadelphie, et de se retirer à New-York, point où l’on pouvait se défendre contre une escadre française.

La situation était difficile ; des commissaires venus au nom de lord North, l’ennemi de l’Amérique, ne pouvaient inspirer de confiance, ils voulurent envoyer au Congrès leur secrétaire ; c’était le docteur Adam Ferguson, professeur de philosophie à Edimbourg, un des esprits les plus originaux de la fin du dernier siècle ; Washington refusa de lui donner un passe-port avant d’avoir l’aveu du Congrès.

Le Congrès, de son côté, avait pris une résolution par laquelle il déclinait toute conférence, à moins qu’au préalable les commissaires n’eussent retiré les flottes et les armées anglaises, c’est-à-dire n’eussent reconnu l’indépendance.

En vain les commissaires s’adressèrent au président du Congrès, pour lui faire connaître l’étendue de leurs pouvoirs ; en vain ils promirent que l’Angleterre ne maintiendrait plus de troupes aux colonies sans l’aveu