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les Américains étaient en pleine possession de leur indépendance, et elle ajoutait : « En faisant cette communication à la Cour de Londres, le roi de France est fermement persuadé que la Cour de Londres y verra une nouvelle preuve du constant et sincère désir de la paix qui anime Sa Majesté. Elle espère que Sa Majesté Britannique, animée des mêmes sentiments, voudra également éviter tout ce qui pourrait altérer cette bonne harmonie, et que particulièrement elle prendra des mesures effectives pour que rien n’interrompe le commerce entre les sujets de Sa Majesté et les États-Unis d’Amérique. »

La réponse à cette note, réponse facile à prévoir, fut l’ordre donné à lord Stormont, ambassadeur à Paris, de demander ses passe-ports et de revenir immédiatement à Londres. De son côté, le marquis de Noailles prit ses passe-ports pour retourner à Paris. Ce n’était pas encore la guerre, mais elle n’était plus douteuse pour personne ; et il était certain que l’Espagne suivrait la France. On voyait alors si lord Chatham avait eu raison !

Le roi fit aussitôt communiquer la note française au Parlement ; il y joignit un message dans lequel il assurait les Chambres qu’il était fermement déterminé à maintenir l’honneur de la couronne. Les Chambres votèrent des adresses loyales, à de grandes majorités, mais non sans plus d’une parole amère. Le nom de lord Chatham fut plus d’une fois prononcé, comme celui de l’homme nécessaire, et lord North ne cacha point qu’il était prêt à se retirer, bien que le roi lui eût déclaré qu’il ne voulait pas de lord Chatham et de sa clique, et qu’il