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DIX-NEUVIÈME LEÇON
1778-1781

Tandis que les négociations se suivaient en France, pour conclure un traité d’alliance et un traité de commerce avec les commissaires américains, l’opinion commençait à s’inquiéter en Angleterre et se tournait vers Chatham, le seul homme capable d’empêcher la guerre avec les Bourbons ou de la terminer heureusement, et de conserver, s’il était possible, l’unité de l’empire.

Chose étrange, celui qui avait le plus grand désir de voir Chatham endosser cette lourde responsabilité, c’était le premier ministre, lord North. L’opposition venait du roi, non du ministre, fatigué d’un pouvoir trop lourd pour lui.

Le 17 février 1778, lord North, comme pour préparer les voies à son successeur, apporta à la Chambre des communes deux bills destinés à terminer la guerre. Son discours, comme tous les discours de ministre, fut une apologie de sa conduite, de sa modération, de sa douceur ; il n’avait pas proposé de taxer l’Amérique, il avait accepté une position qu’il n’avait pas faite ; la guerre avait été malheureuse, il est vrai ; mais le pays n’était pas abattu. Les ressources étaient énormes, la