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d’un mois en place[1], laissant à ses ennemis tout le temps d’encombrer la voie et de se fortifier.

Enfin le 19 septembre, Burgoyne abandonnant ses communications avec le Canada, passa l’Hudson à Saratoga. Les Américains étaient placés sur une rangée de petites collines nommées hauteurs de Behmus ; un officier polonais avait choisi cette position militaire, cet officier, c’était Kosciusko.

L’attaque anglaise, bravement conduite, ne put déloger les Américains ; Burgoyne se trouva réduit à rester en place, inquiété la nuit, et par l’ennemi, et par des troupeaux de loups qui venaient en hurlant dévorer les cadavres des malheureux soldats.

Une seconde attaque, essayée le 7 octobre, amena la retraite des Anglais. Arnold, sans ordres, prit l’offensive à son tour ; Burgoyne, obligé de se retirer avec une armée en désordre, réduite à 3 500 hommes, six jours de vivres et des ennemis invisibles qui l’entouraient de toutes parts, fut obligé, le 13 octobre, de traiter avec le général Américain, et de se rendre, à des conditions honorables sans doute, mais qui, s’ils prouvaient que les Anglais s’étaient bravement battus, n’en accusaient que mieux l’échec qu’ils avaient reçu.

Quand, le matin du 17 octobre, les soldats anglais se furent rassemblés pour déposer leurs armes et recevoir les vivres dont ils avaient grand besoin, le général Gates s’approcha de Burgoyne, et lui dit avec une phrase banale qui aurait pu arriver plus à propos : « Général,

  1. Il n’était qu’à cinquante milles d’Albany.