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phie, le siège du Congrès, qu’on venait attaquer. La route directe était de remonter la Delaware, mais on s’était effrayé des défenses qu’y avaient accumulées les Américains, et l’armée anglaise, prenant un étrange chemin, décrivait un arc de cercle et venait attaquer Philadelphie par la gauche, en se mettant le Maryland à dos.

Le 25 août 1777, les Anglais débarquèrent au fond de la Chesapeake, dans la rivière d’Elk ; ils étaient au nombre de 14 000 hommes ; Washington avait un nombre d’hommes inférieur à leur opposer. Il lui avait fallu traverser Philadelphie, où le Congrès faisait bonne contenance, et marcher au-devant de l’ennemi, qu’il rencontra le 11 septembre auprès d’un petit affluent de la Delaware, qu’on nomme la Brandywine. Jusque-là les Américains avaient eu des combats, et non pas une bataille rangée : cette fois c’était une grosse affaire ; mais Washington ne voulait pas perdre Philadelphie sans frapper un coup.

L’armée anglaise se partagea en deux divisions : l’une, sous les ordres du général Knyphausen, attaqua de front ; l’autre, sous les ordres du comte Cornwallis, fit un circuit, et, tournant les Américains, les prit de flanc et en arrière. Dans de pareilles conditions, la défaite était certaine ; la déroute des Américains fut générale, et La Fayette, en essayant de retenir les fugitifs, fut blessé à la jambe ; Philadelphie était perdue.

Une charmante lettre écrite par La Fayette à sa femme, le 1er octobre 1777, nous donne des détails sur sa blessure ; il plaisante à la française, et ajoute :