Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/387

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Empire ? lui disait-on. — Je suis resté debout, répondit-il. » Cette réponse, combien d’hommes en France auraient-ils pu la faire ?

Aussi, en 1810 comme en 1830, la France retrouva-t-elle le général La Fayette toujours fidèle à la seule cause qu’il ait jamais servie. Grande figure après tout, et qui tient dans l’histoire une place que plus d’un héros peut envier.

De tout temps on a vu en France des gens qui se font bravement tuer ; l’esprit y court les rues, dit-on, le talent n’y est pas rare, le succès encore moins ; mais des patriotes qui aiment sincèrement la liberté, et qui, dans une longue vie, n’aient servi qu’elle, le nombre n’en est pas grand. Ceux-là, il faut les honorer ; ce sont nos ancêtres. Heureux le peuple qui, au jour où il en a besoin, peut retrouver au milieu de lui ces figures sereines, qui sont restées debout au milieu de l’orage, et n’ont jamais eu qu’une ambition, l’ambition de la liberté !