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dissent indépendants, que leur gouvernement fût assuré, et qu’on n’eût plus à craindre une réunion de la métropole et des colonies.

En d’autres termes, on acceptait la guerre dans l’avenir.

En attendant, on rétablissait la marine, on accumulait des provisions, on préparait des escadres à Toulon et à Brest, tandis qu’on engageait l’Espagne à en préparer une au Ferrol.

M. de Vergennes reçut Silas Deane, il lui dit que la France sentait l’importance du commerce de l’Amérique, que ces relations mutuelles étaient dans l’intérêt des deux pays, et qu’on laisserait les ports ouverts à l’Amérique et à l’Angleterre.

Qu’on n’encouragerait pas l’embarquement de provisions militaires ; mais que, si la douane ou la police y mettait quelque obstacle, on trouverait moyen de le lever.

Quant à l'indépendance, c’était le secret du temps ; on ne pouvait donc rien dire. Mais on avertit Silas Deane de se méfier de lord Stormont, qui devait avoir des espions, et pourrait demander son extradition[1] ; on l’engagea à s’adresser, non plus à M. de Vergennes, mais à M. Gérard, qui avait la confiance du ministre.

Après la prise de New-York par les Anglais en septembre 1776, on sentit en Amérique qu’on avait un besoin absolu de la France, et on résolut d’envoyer trois personnes, en mission secrète, à la cour de France.

  1. Pitkin, I, 406.