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et qui étaient doublement odieux aux habitants, seraient sans doute tenus dans l’ignorance des mouvements de l’ennemi ; en outre, ils étaient peu sur leur garde, leurs postes étaient mal garnis et sans retranchements.

Washington choisit le jour, ou plutôt la nuit de Noël, pour attaquer les Hessois à Trenton. Il pensa que les Allemands, après avoir joyeusement fêté Noël, seraient mieux endormis, et moins sur leur garde que jamais. L’entreprise réussit, quoique les glaces flottantes, et un orage de neige et de grêle eût retardé jusqu’à huit heures du matin l’attaque, qui devait avoir lieu à quatre heures. Les Hessois furent surpris, leur colonel tué, et un millier d’hommes se rendit à l’armée américaine[1]. Les Américains n’avaient eu que deux soldats tués, et deux autres gelés à mort.

Washington avait repassé le fleuve avec ses prisonniers, quand il apprit que le second corps des Hessois se retirait sur Princeton ; il se hâta de reprendre l’offensive ; mais, c’était la fin de l’année, les engagements expiraient, il fallut tout l’effort des officiers, et une gratification de dix dollars par homme pour retenir sous les drapeaux pendant quelques semaines des gens qui se battaient pour la patrie.

À la nouvelle du désastre de Trenton, lord Cornwallis accourut de New-York dans le New-Jersey. Le 2 janvier 1777, il était en vue de l’armée américaine, qui se trouvait dans la situation la plus difficile : se retirer,

  1. Ramsay, Vie de Wash., 81.