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membres, non pas comme simples particuliers, mais en comité, pour connaître les pouvoirs et les propositions de l’amiral. Les trois commissaires choisis par le Congrès furent Franklin, John Adams, et Edouard Rutledge de la Caroline du Sud, tous trois partisans déclarés de l’indépendance, et ennemis de la Grande-Bretagne.

Le 11 septembre 1776, la conférence eut lieu à Staten-Island, en face de la ville d’Amboy ; lord Howe reçut les commissaires avec une grande politesse ; mais on était loin du temps où Franklin et lord Howe passaient gaiement leurs soirées à Londres, assis devant l’échiquier de miss Howe. Le rapport adressé au Congrès par les commissaires montra tout ce qu’il y avait de résolution et de rancune dans le cœur des Américains.

« Nous avons dit à Sa Seigneurie qu’il ne fallait plus compter que l’Amérique rentrât sous la domination de la Grande-Bretagne. Nous avons rappelé le passé, les humbles et fréquentes pétitions adressées par les colonies au roi et au Parlement, pétitions traitées avec mépris, et qui n’avaient reçu que des réponses insultantes, la patience inouïe que nous avons montrée sous ce gouvernement tyrannique. Nous avons ajouté que, pour déclarer notre indépendance, nous avions attendu les derniers actes du Parlement qui nous déclarent la guerre et nous mettent hors de la protection du roi. Cette Déclaration a été demandée par le peuple de toutes les colonies, elle a été partout approuvée ; toutes les plantations se regardent maintenant comme des États indépendants, et ont établi leur gouvernement en conséquence. Il n’est donc pas au pouvoir du Congrès de stipuler pour elles, et de consentir à ce qu’elles redeviennent dépendantes. Il n’est pas douteux que les colonies inclinent à la paix, et qu’elles concluront volontiers avec l’Angleterre un traité avantageux aux deux