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sence de l’armée ; elle a produit le meilleur effet ; officiers et soldats y ont applaudi chaleureusement[1]. »

Sur les soldats et le peuple elle produisit même un effet si vif, qu’elle amena quelques désordres. À New-York, on renversa une statue du roi George élevée dans Broadway, on la décapita et, comme elle était en plomb, on la fondit pour en faire des balles au service de l’indépendance[2]. Washington, dans un ordre du jour, s’éleva contre cette sotte vengeance. « Le général espère avec confiance que tout officier et tout soldat s’efforcera de vivre et d’agir comme il convient à un soldat chrétien défendant les droits les plus chers et la liberté de sa patrie. » Dès le premier moment, on sentit qu’on avait à la tête de l’armée et du pays un homme fait pour gouverner.

Quelques heures après cette proclamation, l’amiral lord Howe arriva en vue de Sandy-Hook. Howe était porteur d’instructions pacifiques ; et malgré la tournure que les choses avaient prise, il fit une proclamation au peuple pour annoncer l’objet de sa mission. Il venait en Amérique, disait-il, non comme destructeur, mais comme médiateur. À la suite de cette proclamation, il envoya une lettre tout amicale à Franklin qui, en Angleterre, avait vécu intimement avec toute la famille Howe.

La réponse de Franklin, du 31 juillet 1776, est des plus dures :

  1. New-York, 10 juillet 1776.
  2. Wash. Irv., Vie de Washington, p. 529.