écrite le 3 juillet 1776 ; c’est à sa femme que John Adams l’adresse.
« Le sort en est jeté, nous avons passé le Rubicon. Hier a été décidée la plus grande question qui ait jamais été débattue en Amérique, et peut-être parmi les hommes n’en décidera-t-on jamais une plus grande. Le Congrès a passé une résolution acceptée par toutes les colonies sans exception, et qui porte que : « Les Colonies-Unies sont de fait et de droit des États indépendants, et qu’à ce titre il leur appartient de faire la guerre, de conclure la paix et d’agir comme tout autre empire. » Dans peu de jours vous verrez une Déclaration où sont exposés les motifs qui nous ont décidé à cette grande résolution, et les raisons qui nous justifient devant Dieu et devant les hommes.
« Quand je me reporte à l’année 1761, et que je me rappelle les discussions concernant les mandats d’assistance devant la cour supérieure, discussions que j’ai toujours considérées comme le commencement de notre dispute avec la Grande-Bretagne ; quand je suis le cours des choses depuis cette époque, et que je me rappelle la suite des événements politiques, l’enchaînement des causes et des effets, je suis surpris de ce qu’il y a d’imprévu, de soudain et de grand dans cette révolution. L’Angleterre a été pleine de folie, et l’Amérique pleine de sagesse ; c’est là du moins mon jugement. L’avenir en décidera. C’est la volonté du ciel que les deux pays soient à jamais séparés. Peut-être aussi est-ce la volonté du ciel que l’Amérique ait encore à souffrir des maux plus terribles, des épreuves plus redoutables. S’il en doit être ainsi, ces épreuves auront du moins ce bon effet, qu’elles nous inspireront beaucoup de vertus qui nous manquent, et qu’elles nous corrigeront de cette foule d’erreurs, de folies et de vices qui menacent de nous déshonorer et de nous perdre. La fournaise de l’affliction purifie les États aussi bien que les individus.
« Quoi qu’il en soit, le jour où la Déclaration sera promul-